NEALA • Waiting on an Angel

♦ GIMME GIMME A MAN AFTER MIDNIGHT

NOM

HARRIS.

PRÉNOM

Neala, juste Neala. Un seul prénom, c'est nettement plus simple.

AGE

Elle traîne déjà derrière elle près de vingt-six années.

STATUT

Désespérément célibataire.

♦ SHOW ME YOUR DIRTY THINGS

NEALA OU LA PETITE FILLE SANS MAMAN

Le soleil était à son zénith et les rayons qu'il répandait sur la ville étaient à l'origine d'une température ambiante des plus agréables. Le ciel d'un bleu éclatant paraissait décidé à demeurer parfait jusqu'à la fin de la journée et rares étaient les nuages qui avaient choisi de faire leur apparition. Parmi eux, l'un ressemblait grandement à un flamant rose, quant à celui de droite, il avait l'allure d'un cœur. C'est étrange tout ce qu'on peut voir dans le ciel lorsque l'on prend simplement le temps de le regarder, vraiment. Assise dans l'herbe du jardin d'une des fameuses bâtisses de style Victorien qu'abrite San Francisco, une petite tête brune semblait ne pouvoir détacher son regard de ce spectacle silencieux et presque immobile qui se jouait au dessus d'elle. Elle sortit de sa contemplation lorsque sa grand-mère apparut derrière elle.

« Neal, qu'est-ce que tu fais ici toute seule ? »
« Je regarde le ciel. » répondit l'enfant, qui quittait enfin l'étendue bleue des yeux.
« Et pourquoi fais-tu cela ? »
« Papa m'a dit que les gens qui sont morts vont au ciel. Si je regarde longtemps le ciel, j'arriverai peut-être à voir Maman. »
« Tu ne la verras pas comme ça, ma puce. »
« Mais elle me manque tellement. »
« Je sais, mais sache qu'elle sera toujours avec toi. Ici...» elle point de son doigt ridé par le temps la poitrine de la petite fille « ...dans ton cœur. »

Il n'est jamais évident pour personne de perdre un parent, mais ça l'est encore moins pour un enfant. Alors qu'elle venait à peine de souffler ses neuf bougies, la mère de Neala décéda dans un triste accident de la route causé par un chauffard bien trop ivre pour se rendre compte qu'il fonçait alors droit dans une voiture. Ce que la demoiselle apprit quelques années plus tard fut qu'elle aurait initialement dû prendre place elle aussi dans l'auto que Chen Harris conduisait ce soir-là. Elle ne doit donc sa vie qu'à un simple concours de circonstances, qu'à la simple amie de l'autre bout de la rue qui lui demanda un jour d'aller passer la nuit chez elle. A la suite de l'accident, son père la surpris à de nombreuses reprises en train de converser avec sa mère, non pas qu'elle ait un jour attendu de la part de cette dernière une quelconque réponse, elle se contentait simplement de lui raconter le cours de ses journées, lui décrire les gens qu'elle côtoyait, tout ce qui remplie la vie d'une enfant de dix ans, en somme. Aujourd'hui, elle aime à dire en plaisantant que si certains ont un ami imaginaire, elle, avait sa mère. Encore maintenant, les personnes ayant un jour côtoyer sa mère ne cessent de lui clamer à quel point elle peut lui ressembler. Mais si cela a bien fini par la mettre mal à l'aise plus qu'autre chose, elle ne peut contredire l'évidence ; Neal a en effet hérité, tant par le physique que le caractère, des traits de sa mère. Et lorsqu'elle se plonge à son tour dans les anciennes photographies, la belle ne peut encore moins nier le fait que les cheveux noir de jais, ces yeux bridés qui sont les siens étaient aussi ceux de Chen.

NEALA ET SON PROBLÈME EXISTENTIEL N°1 : LES HOMMES

C'est les bras chargés, entre son sac à main, un sac en papier plein de provisions « spéciales-soirée-filles » et la grande boîte à pizza qu'elle tentait tant bien que mal de garder droite, que Neala pénétra dans l'appartement de sa chère voisine. Elle était parvenue sans trop savoir comment à l'ouvrir mais préféra par la suite refermer la porte d'entrée d'un coup de fessiers savamment étudié.

« Les mecs, ça craint ! » lança-t-elle, encore à moitié essoufflée, alors qu'elle déposait la pizza et le sac de courses sur la table basse du salon pour enfin se laisser tomber mollement sur le canapé aux côtés de Martha.
« Tu prêches une convertie. » ironisa cette dernière.
« Non, mais franchement. Pourquoi faut-il toujours que les rares hommes qui daignent s'intéresser à moi soient au final de véritable idiots ? »
« C'est pas uniquement ceux qui s'intéressent à toi, chérie. Ils sont tous comme ça. »
C'était toujours comme ça que cela se passait. Elle rencontrait un mec, se disait - souvent bien contre l'avis de la majorité des gens qu'elle connaissait, et surtout celui de Banks - que celui-ci était différent, elle sortait avec lui et une fois qu'elle commençait à y être attachée, il la larguait en beauté. D'aussi loin qu'elle pouvait s'en souvenir, elle était toujours tombée sur des gamins attardés, des fêtards invétérés ou son genre préféré : les phobiques de l'engagement, et parfois, c'était même du trois-en-un ! Et dans chacun de ces cas, elle s'était persuadée qu'elle aurait pu les changer. Que voulez-vous, on ne se refait pas.

« Allez, arrête de broyer du noir pour ces machos sans cervelle. Ce soir, je te sors ! »

7.00 am, appartement inconnu.

Les faibles rayons de soleil qui réussirent à s'infiltrer au travers des épais rideaux de la pièce contribuèrent au réveil de Neala. Et c'est non sans mal qu'elle parvint à ouvrir un œil, les paupières encore lourdes, ne demandant qu'à se reposer encore quelques instants. Quant à la sensation qu'une scie-sauteuse était littéralement en train de lui perforer le crâne, elle ne laissait pas le moindre doute sur la nature de la soirée de la veille, qui s'était achevée à peine quelques petites heures auparavant. Ouvrant avec tout autant de mal son deuxième œil, elle sursauta. Ces rideaux qu'elle fixait depuis maintenant quelques instants, elle ne les avait encore jamais vu. Brusquement, elle se redressa, s'emparant par la même occasion du drap blanc dans lequel elle était couchée pour recouvrir ses seins nus. Elle se tourna alors vers le spécimen mâle qui se trouvait à ses côtés, encore endormi. Les seuls cheveux qu'elle pouvait de cet endroit apercevoir ne lui permirent pas d'abord de mettre un nom sur ce corps. Un corps musclé, certes, mais inconnu.

« Oh non ! » L'alcool avait encore eu raison d'elle...

Neala scruta la pièce afin de localiser avec précision la position de chacun de ses vêtements. Après quelques seconde, elle parvint à situer son soutien-gorge, son jean n'était pas loin non plus. Son top se trouvait, quant à lui, vulgairement disposé aux pieds du lit et ce qui semblait être sa petite culotte était à la porte. D'un pas vif, elle rassembla l'ensemble de sa tenue de la veille et fila en direction de la pièce d'à côté, qu'elle se doutait être la salle de bains.
Elle se fixa elle-même quelques instants dans le grand miroir fixé au dessus du lavabo. Elle fit la moue ; ses cheveux donnaient l'étrange impression qu'elle avait mis les doigts dans la prise, quant à son visage, le maquillage avait coulé et la faisait désormais ressembler à une sorcière quinquagénaire. Sans même prendre le temps d'arranger tout cela, elle se jeta sur son pantalon pour y extraire son précieux cellulaire.

« ...allô... ? » la voix éraillée de son interlocuteur indiquait clairement que Neala venait de tirer ce dernier des bras de Morphée.
« Martha ? »
« Mmm... » grogna cette dernière, visiblement irritée d'avoir été réveillée.
« J'ai besoin de toi. Tu pourrais venir me chercher ? »
« T'es où ? »
« Tu te rappelles du mec d'hier ? »
« Vaguement. »
« Eh bah, je suis dans sa salle de bains. »
C'était toujours comme ça. Elle avait beau dire qu'elle détestait les hommes, elle ne pouvais pas s'en passer.

♦ NEALA. WHAT ELSE ?

- Ne vous fiez pas à son apparence, sous ses airs de fille frêle et douce, c'est une vraie calamité.
- Ne vous fiez pas à son apparence, sous ses airs de fille frêle et douce, c'est une vraie calamité.
- Elle peut sembler timide au premier abord.
- Juste au premier abord.
- Il n'existe sans doute pas de personne plus maladroite qu'elle.
- Elle a un sérieux problème avec les hommes.
- D'ailleurs, elle ne craque que pour les mauvais garçons. Et ne parlons même pas des mauvais garçons musiciens.
- Elle parle beaucoup, trop même.
- Elle est féministe, surtout quand elle est en compagnie de Martha.
- Est maîtresse d'école.
- Cela éneve tout le monde, mais elle reprend souvent les gens lorsque ces derniers s'expriment mal.
- Elle adore le football.
- Ainsi que le hokey.
- Même si elle aime avant tout les joueurs.
- Ne tient pas, du tout, l'alcool.
- A un gros chat qui répond au doux prénom de 'Monsieur Patate'.
- Elle perd très régulièrement ses clés.
- Elle est gauchère.
- La demoiselle sait aussi jouer à la perfection les potiches écervelées.
- Elle dispose d'un rire pour le moins communicatif.
- Elle ne se maquille que très rarement, voire jamais.
- Elle possède une étrange tache de naissance sur la fesse droite.
- Elle a la chance d'avoir une excellente mémoire photographique. Tout ce qu'elle voit ou lit, elle le retient.
- Elle chante comme une véritable casserole. Ce qui ne l'empêche pas de chanter pour autant.
- D'ailleurs, elle adore les karaokés.
- Contrairement à une grande majorité des gens, elle n'aime pas les fraises.
- Du moins en tant que fruit, et en yaourt, car elle adore la confiture de fraises. Elle soutient que 'cela n'a pas le même goût'.
- Elle a déjà tiré sur quelqu'un.
- Bon, c'était avec une pistolet à bille, sur son cousin. Mais n'empêche, il a quand même fini à l'hosto.